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DOUCEUR & SUCRE DANS LA VIE DE L'ENFANT
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Le mot “douceur(s)” évoque le plus souvent le monde de l’enfance : douceur de la maman pour l’enfant qu’elle porte en elle, douceur de cette maman qui va prendre soin de son enfant, en le nourrissant, à un niveau concret et affectif, douceurs de nos goûters d’enfant, mais aussi, pour nous adultes, petites douceurs avec le café ou avant d’aller se coucher !

Comment la douceur (les douceurs) et le sucre sont présents dès les premiers instants de vie de l’enfant et comment il est question de digestion(s) concrète et émotionnelle, ainsi que d’apprentissage : tel est le sujet du jour !


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Commençons par replonger en vie intra utérine : chaque enfant prend racine dans le ventre de sa maman, ventre qu’il a choisi pour vivre son aventure terrestre et pour évoluer. Au tout début de cette histoire, la petite graine, nommée embryon, a besoin de sucre pour se construire et pour s’accrocher à la paroi utérine au 7ème jour.

Au fil du temps, le cordon ombilical et le placenta (une sorte de galette) assureront au fœtus qu’il est correctement nourri pendant les 9 mois de gestation. Il nous reste de ce temps la marque du nombril, sorte de vestige de ce qui fût le cordon ombilical, et représenté par le point Vaisseau Conception 8. Et localisé au niveau de l’intestin grêle (considéré par la Médecine Traditionnelle Chinoise comme notre 2ème cerveau).

Déjà en vie intra utérine sont entremêlés les nourritures affectives, émotionnelles et nourricières : in utero, le bébé se nourrit indirectement des émotions de sa maman. Le liquide amniotique s’imprègne des émotions vécues par la maman et le foetus ne peut y échapper : c’est comme un bain forcé. Il est obligé de les digérer ( le mot “digérer” nous indique qu’il s’agit de “gérer 2 fois”). Quelquefois la vie adulte exigera de lui qu’il démêle, trie et se libère de ces noeuds émotionnels.


Indirectement en contact avec différentes saveurs et différents goûts, le foetus s’ouvre à la richesse de la diversité gustative, et en même temps, à la richesse des émotions humaines. Plus ou moins digestes !

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A la naissance, le cordon est coupé, le placenta est délivré du corps de la maman, qui était une terre d’accueil pour l’enfant à naître. Le lait maternel prend le relais pour alimenter le nourrisson : il est la première nourriture réconfortante après le passage initiatique qu’est la naissance. Appelé colostrum dans ses toutes premières heures, la composition du lait maternel évolue selon les besoins de l’enfant et même selon l’heure des tétées.  C’est comme si la nature avait prévu que nous n’ayions pas besoin de la même richesse nutritionnelle à tous les moments de notre journée. Délicieusement sucré, il crée le lien et une relation au sein de laquelle l’enfant va pouvoir se sentir en sécurité. Etonnamment (ou pas), le mot “sucre” et le mot “secure” ne sont pas si éloignés l’un de l’autre.

Le nourrisson est souvent tout autant intéressé par le contact avec le sein de sa maman, que par le lait lui-même (cf : ces nourrissons qui tètent pendant des heures) . Il privilégie le tactile et la relation : il s’assure du lien. L’affectif semble prioritaire.

La qualité de la relation s’entremêle à la qualité de cette première nourriture ! Mieux vaut un biberon donné avec amour que le sein donné à contre cœur.

On comprendra ici combien les futurs comportements liés à la nourriture se mettent en place. Observons-nous avec franchise et posons-nous la question de savoir si nous cherchons dans le sucre, en tant qu’adultes, des compensations affectives, avec une forme de dépendance à ce besoin de douceur.

Pour en revenir au nourrisson : un bébé à qui on a tout de suite répondu à son inconfort émotionnel par une tétée ou par un biberon aura tendance à exiger de sa mère (et de son père) que ceux-ci répondent à ses caprices sans attendre. Un nourrisson à qui on aura appris à patienter et à qui on aura fait comprendre que les émotions sont comme le flux et le reflux des marées, c’est-à-dire qu’il y a un rythme entre l’agréable et l’inconfortable, un rythme entre le confort, l’inconfort et le réconfort, aura certainement moins tendance à se ruer sur la nourriture, en tant qu’enfant - notamment sur le sucre - Il saura attendre et décoder les signaux d’une véritable faim, car il aura appris à gérer l’émotionnel. Il aura la capacité à aller chercher en lui des ressources plutôt que de mettre, de manière compulsive, une nourriture sucrée à la bouche, afin d’être dans la satisfaction et une forme de récompense immédiates.


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Les premières nourritures liquides ou plus tard celles sous forme de purée nous ont permis d’avaler tout droit, sans effort. Il suffisait de déglutir. Quand un enfant a de la peine à entrer dans la dimension corporelle de l’incarnation, il aura tendance soit à se désintéresser de la nourriture soit à avaler tout droit, à n’accepter qu’un tout petit bout d’effort par rapport à cet aspect matière.

On retrouvera ce même comportement face aux apprentissages scolaires : il aura de la peine à faire des efforts, à être persévérant. Il sera peut-être plus à l’aise dans l’apprentissage par cœur, (il suffit de recracher ce qu’il a avalé “tout droit”) et trouvera souvent la réflexion trop pénible . Ou alors il s’appuiera beaucoup sur sa maman pour qu’elle l’aide, qu’elle participe activement à trouver des solutions. La maman trouvera dans ce jeu relationnel une valorisation, une ré-assurance sur le lien, et sur son rôle nourricier. Mais si elle sans cesse en train de prémâcher le travail de son enfant, celui-ci ne pourra grandir que difficilement. Car c’est comme si elle voulait, inconsciemment, édulcorer la vie scolaire de son enfant, lui la rendre douce, et lui éviter de constater qu’il y a quelquefois, dans le travail scolaire et dans la vie en général, un petit goût d’amertume ou d’acidité. Il est donc essentiel à un moment ou à un autre de couper le cordon et de permettre à l’enfant de s’autonomiser, afin de faire des efforts de manière consciente et explorer la vie dans toutes ses facettes.

Ce sont les efforts qui conduisent à la récompense. Et c’est proportionnel : plus on a dû déployer des efforts, plus la sensation de la récompense est grande. C’est bien connu qu’un enfant très à l’aise intellectuellement s’ennuie souvent en classe et perd le goût d’apprendre car son système lié à la récompense et à la dopamine n’est pas suffisamment stimulé dans ce cadre-là !


Revenons au bambin : dès qu’il peut se déplacer de manière indépendante, le petit enfant découvre le monde en mettant tout et n’importe quoi à sa bouche : c’est ainsi qu’il fortifie son système immunitaire et qu’il apprend à son corps à trier, à différencier … Tout ce tri lui sera utile pour sa vie et pour l’apprentissage. On est ici avec une fonction de l’intestin grêle : trier, assimiler, absorber. A trop vouloir aseptiser et à avoir une hygiène super parfaite, on évite à l’enfant de faire ses propres défenses et de construire son identité.

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L’enfant est naturellement tourné vers la douceur,  qui flatte son palais . C’est la maman qui incarne cette douceur. Sur la langue, les récepteurs de goût du sucré sont situés sur la pointe de la langue et sont donc les premiers à être en contact avec la nourriture. (On va retrouver cette histoire au travers de l’expression “avoir un mot sur le bout de la langue” .)

Il est donc naturel que le petit enfant mette du temps à apprécier d’autres goûts que le sucré : il y a là une vraie phase d’apprentissage.  De la même manière, à l’école, toutes les matières ne nous plaisent pas de la même façon et c’est là le défi : apprendre à apprivoiser quelque chose qui n’est pas spontanément de notre goût. Ne dit-on pas qu’il faut qu’un enfant goûte une dizaine de fois une nourriture avant de se l’approprier ?

Les premières dents vont signaler un début d’autonomie et la leçon que l’on peut croquer la vie à pleine dents. La plupart des dents de lait seront tombées vers l’âge de 7 ans, moment où l’enfant quitte les bulles énergétiques de sa maman. Les dents sont aussi là pour montrer notre désaccord (on va montrer les crocs), et leur solidité nous permet d’engager la mâchoire, en croquant : il y a donc une nouvelle expérimentation et de nouvelles sensations au travers de la mastication et l’apparition des premières dents.

La mâchoire, dans l’acte de manger, est fortement sollicitée et exprimera assez régulièrement du stress dans notre quotidien : dents serrées et bruxisme. C’est d’ailleurs cette articulation qui est la plus “tendue” dans notre corps. Intéressant d’ailleurs que cette articulation de la mâchoire se mette en résonance avec celle des hanches, lesquelles sont si fondamentales pour notre assise. Il y a peut-être une relation à faire entre la tonicité de notre manière d’engager notre mâchoire pour mâcher et la manière de nous installer dans notre assise.

Jour après jour, la vie nous invite à déguster et nous impose de mâcher, de mastiquer, de mettre une certaine intensité dans cet acte de manger. C’est un acte volontaire, qui exige de la présence et de la conscience, même si on peut très manger mécaniquement.  La vie terrestre nous impose de nous confronter à une certaine matière et une certaine solidité : il y a un équilibre à trouver entre l’engagement conscient et la détente.

A l’école également, il  va s’agir de s’engager et non pas d’être juste présent et passif. C’est la posture qui est l’expression de la relation à l’apprentissage : une posture molle, sans racines, signale un manque d’intérêt et d’engagement, alors qu’une posture en sur-focalisation, très en avant, indique du sur-stress. Le bon équilibre se situe entre 2 : en Brain Gym et en MTC, on est ici avec le méridien Rate Pancréas qui exprime les thématiques d’excès de souci, de rumination, mais aussi de liens de sang, et toutes les notions de douceur et de sucre.

Pas de pieds croisés, ni de jambes repliées en tailleur, ni pour le travail scolaire ni pour le travail digestif. Car comme le dit si bien l’expression “bien dans son assiette, bien dans son assise”.


Souvenons-nous encore: il y a un temps pour manger, et un temps pour digérer et ce temps de digestion est un véritable travail. Il est sage de laisser du temps entre les repas (4-5h), et de ne pas solliciter sans cesse le système digestif. Il est sage également de laisser de l’espace dans l’estomac, afin qu’il puisse procéder au travail de digestion émotionnelle. L’huile essentielle de pamplemousse peut d’ailleurs aider à cesser de se remplir par inconfort émotionnel. Alors que celle de cardamome favorisera non seulement une bonne digestion mais permettra un vrai travail d’intégration et d’assimilation, propres à l’intestin grêle : elle est, de plus, une véritable anti-fringale de sucre.

Le bon sens nous invite à un équilibre alimentaire. Du sucre il en faut, mais en quantité raisonnable et à certains moments et le moins trafiqué ou transformé possible.

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Attention aux pièges alimentaires : un petit-déjeûner sucré … et voilà que vous favorisez une montée de glycémie, suivi, inévitablement par une hypoglycémie. Il est de votre “devoir” d’initier votre enfant à des petits-déjeuners protéinés, ceux-là même qui vont l’aider à se construire, à avancer et à être dans une solidité liée aux muscles ! Alors, oui, pour les “eggs and bacon”, le jambon, l’avocat, le houmous, les crêpes salées à la farine de sarrasin… et non, au jus d’orange, bien trop acide le matin. En adoptant un mode alimentaire propre à la chrononutrition, vous éviterez ainsi des baisses de concentration ou des agitations de type hyperactivité.

Qu’en est - il du lait et des produits laitiers ? A moins qu’il ne s’agisse de produits issus de la chèvre et de la brebis, ou de fromage à pâte dure dans lequel le lactose (sucre du lait) est transformé, il vaut mieux limiter ou éviter les produits laitiers de vache. Et comprendre également que l’intolérance au lactose (les inconforts digestifs que cela provoque) est l’expression d’une histoire (trans)générationnelle, dans lequel le lien entre une mère et son enfant a été “difficile”, ou inexistant. Tout cela se règle en kinésiologie !!! C’est aussi cela fait preuve de bon sens : se donner le droit de se libérer de ce qui nous encombre, afin de fluidifier la relation avec nos proches, et surtout envers nous-même. Afin de dire “oui” à la vie et au plaisir !

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Oui, aux goûters, avec des fruits, des oléagineux, des friandises maison, sans sucre ajouté, sans additifs. La véritable douceur provient déjà de l’amour maternel pour l’enfant … Pas besoin d’en ajouter sous “forme trafiquée ou dissimulée”. Il suffit d’adopter une alimentation la plus naturelle possible.

Oui, aux goûters jusqu’à l’adolescence. Et même au-delà. Mais attention à ce passage délicat de l’adolescence, et apprenons à mettre plus de conscience, afin d’éviter que ce temps de pas sage et de quête de soi ne devienne pas synonyme de compensation et de compulsion.

Et pour les adultes ? Le même cercle vicieux peut être actif : plus on est fatigué, plus on aura envie de manger du sucre, et plus on mange du sucre, plus on sera fatigué. Le sucre - et son dérivé sous forme d’alcool - devient vite une drogue, surtout si on en consomme à un mauvais moment .

Quand on supprime les boissons sucrées, les sucres raffinés et l’alcool, le corps va réagir comme en cas de sevrage. Avec une aggravation du comportement (chez l’enfant), avec des inconforts physiques chez l’adulte (maux de tête, confusion). C’est le prix à payer pour un retour à un état plus équilibré.

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Bon à savoir : en cas de déséquilibre de la dopamine, on aura tendance à grignoter toute la journée, car on va rechercher la récompense sous forme de nourriture. En cas de déséquilibre du GABA (neurotransmetteur inhibiteur), on va rechercher les sucres rapides et notamment l’alcool, car ils vont nous apporter un effet tranquillisant. Et en cas de déséquilibre de la sérotonine (produite à 85 % dans l’intestin grêle), on aura des compulsions alimentaire sur la fin de journée, et tendance à abuser des sucres rapides. Encore une fois, notre cerveau, qui est une véritable usine électrique générant tout un système de neurotransmetteurs, est en relation intime avec notre 2ème cerveau : intestin grêle et gros intestin.

Se nourrir intelligemment - et limiter le sucre - aura des conséquences non seulement sur notre poids, sur notre silhouette, sur notre métabolisme, mais également sur notre santé psychique et sur notre réseau de neurotransmetteurs, qu’il soit au niveau du cerveau ou du ventre. Et tout ceci, c’est à partir de notre plus jeune âge que cela commence.

En guise de conclusion, il ne me reste qu’à vous souhaiter une bonne intégration de ces quelques lignes ! Mettez l’équilibre et le plaisir au centre de votre vie ! Et comme nous l’indique le méridien Rate- Pancréas :  

Détendons-nous et faisons simplement de notre mieux